Philippe terrier-hermann
intercontinental
Au delà des schèmes du banal et du quotidien, comment rendre compte du monde actuel ? Au
delà des modèles de l'enquête journalistique ou sociologique, comment produire une information
alternative et critique ? Quatre artistes proposent d'autres modalité de mise en forme de la réalité.
(...) Philippe Terrier-Hermann investit le mode de vie de la classe dirigeante issue des grandes
écoles internationales. Intercontinental : sous ce titre se déploie un système évolutif articulant
des photographies à des objets mobiliers, peintures, vidéos, sculptures et même parfum, qui
produisent un environnement (im)personnel. Les photographies sont réalisées dans le style sans
qualités, sans auteur, des "banques d'images" de communication visuelle. Une esthétique du
pouvoir schématisée, codée reproduite par la publicité qui exalte la puissance, le luxe et
l'insouciance d'une caste évoluant dans les hautes sphères de l'économique. Face à cette
archive égrenant les noms des villes réparties sur le globe, s'instaure la possibilité pour le
spectateur de construire un récit à travers un personnage récurrent. Jeune, élégant, il apparaît
dans les différents moments de sa vie sociale, professionnelle et privée. Dans l'indécidable du
statut de ces photographies, entre reportage et images de communication, s'instaure un
brouillage entre réalité et fiction. Philippe Terrier-Hermann montre ainsi comment une classe
sociale dominant e s'auto-représente à partir d'images-modèles de grande consommation.
Pascal Beausse in Le journal 6/1999 du Centre national de la photographie, Paris